Jeudi 17 Octobre 2024
Briser le silence : comment surmonter la peur de parler d'argent
Bonjour à toutes et à tous !
“Je ne suis pas doué naturellement pour parler d'argent.”
Pourtant, parler d'argent peut s'apprendre ! L'histoire de Lucile, membre de l’équipe LiveMentor, et de sa grand-mère en a été un bon rappel.
Lucile nous racontait un jour les échanges qu’elle pouvait avoir avec sa grand-mère. Inquiète pour sa petite-fille, cette dernière lui demandait toujours si elle gagnait bien sa vie, avant même de s’enquérir de sa santé. Étonnant, non ?
Nous avons particulièrement aimé plonger dans cette histoire.
Née dans les années 40 au Liban, cette grand-mère a connu la guerre, les restrictions, puis un divorce qui l’a laissée sur la paille. Un parcours qui explique beaucoup de choses.
Mariée jeune à un homme d'affaires charismatique, elle s'est retrouvée du jour au lendemain sans le sou quand celui-ci a disparu avec l’argent (et sa secrétaire). Un choc dont elle ne s'est jamais vraiment remise.
S'en sont suivies des années de galère, à élever seule ses deux enfants, enchaînant les petits boulots.
L'argent est devenu pour elle synonyme de sécurité, la seule chose qui pouvait la protéger d'un nouveau drame.
Cette obsession a fini par contaminer toute la famille.
Les visites de Lucile chez sa grand-mère se transformaient en audit financier. Elle devait justifier ses choix de vie à l'aune de leur rentabilité. Elle qui avait choisi de créer sa propre entreprise, était particulièrement dans le collimateur de sa grand-mère, en comparaison aux autres membres de la fratrie avec un travail “stable”.
Le sujet, comme souvent, est de trouver le courage de briser ce cycle.
Un jour, elle a osé dire à sa grand-mère que son attitude lui faisait plus de mal que de bien. Un moment difficile, mais libérateur.
La réalité est que Lucile n’est pas la seule dans ce cas.
L’argent est devenu un sujet source de discordes, voire tabou pour beaucoup de Français. Pourquoi un simple outil d'échange, qui fait pourtant partie intégrante de notre quotidien, suscite-t-il autant d'émotions ? Autant de peurs ?
Cette peur de parler d'argent de manière transparente n'est pas anodine.
Elle peut avoir des conséquences sur nos vies, affectant nos relations personnelles, notre carrière, et même notre santé mentale.
Vous pensez que nous en faisons trop ?
Mais regardez : combien de couples se sont déchirés sur des questions financières jamais abordées ouvertement ?
Combien de carrières prometteuses ont été freinées par l'incapacité à négocier un salaire ? Combien de rêves sont restés inassouvis parce qu'on n'osait pas demander de l'aide ou des conseils financiers ?
L'ironie de cette situation est frappante.
Dans une société où l'argent joue un rôle central, où il est omniprésent dans les médias, la publicité, et même dans nos conversations les plus banales (« Ça coûte combien ? »), nous restons paradoxalement incapables d'en parler de manière franche et ouverte.
Les racines de notre peur
Cette histoire a déclenché de belles discussions, autant dans les équipes de LiveMentor que dans celles de Mon Petit Placement (les 2 entreprises qui se cachent derrière cette newsletter !).
Et elle a soulevé cette question, pour chacun des membres :
“Suis-je capable de parler d'argent sans stress ?”
Pour la majorité, la réponse était négative.
Pour la plupart d'entre nous, l'argent est un sujet tabou, source d'anxiété et de malaise. On a souvent besoin d'éviter ce sujet. C'est presque une phobie, moins visible que d'autres certes, mais bien réelle.
On a pourtant tous conscience que c'est contre-productif. Mais on se rend compte que, pendant longtemps, nous ne comprenions pas ce qui se jouait exactement.
Il y a une étude (que vous pouvez retrouver en ligne) qui s’intitule "Les Français et l'argent", et qui souligne le chiffre suivant : 68% des Français considèrent que parler d'argent est encore tabou dans notre société.
Il nous est important de vous parler aujourd'hui de ces résultats, qui éclairent d'un jour nouveau notre rapport à l'argent.
Où prend racine cette peur de parler d’argent ? Ce tabou ?
Dans le cas de Lucile, ce sont des peurs familiales déclenchées chez sa grand-mère à cause de son expérience de vie.
Éviter le sujet de l’argent avec sa grand-mère est une volonté de ne pas l’effrayer, de la garder hors de ce monde qu’elle estime trop complexe pour elle.
Avant d’enfin oser lui parler, elle préférait lui dire que tout roulait financièrement plutôt que lui avouer les baisses de régime saisonnières de son entreprise. Elle sentait les peurs de sa grand-mère trop enracinées pour venir les bousculer.
D’autres situations peuvent mener au silence, ou à la peur d’aborder le sujet :
- Dans un couple
Si vous avez vu vos parents se déchirer toute leur vie pour des questions d’argent, vous pourriez associer ce sujet à un potentiel conflit insolvable et choisir de l’éviter. Selon la théorie de l'apprentissage social de Bandura, nos comportements et attitudes sont largement influencés par l'observation et l'imitation de modèles, particulièrement dans notre environnement familial.
Dans le cas de Lucile et sa grand-mère, nous voyons clairement comment les expériences traumatiques liées à l'argent peuvent se transmettre de génération en génération, créant des schémas de pensée et de comportement durables.
Et cela touche 42% des français, qui ont du mal à parler d’argent entre eux, selon l'étude dont on vous parlait plus haut !
Mon Petit Placement a d’ailleurs écrit un article qui vous permettra d’avoir des clés très intéressantes pour commencer à parler budget avec votre chéri (ou chérie) sans risquer une troisième guerre mondiale !
- Entre amis
Se mettre d'accord sur le budget pour les vacances, ou sur le budget consacré à la nourriture peut être un véritable casse-tête. S'adapter aux impératifs de tout un chacun peut devenir un réel espace de frustration.
Cela touche également à notre tendance à la comparaison aux autres, y compris sur le plan financier. Parler d'argent entre amis peut exacerber ces comparaisons, créant un malaise si des disparités importantes existent.
La même étude montre que 57% des Français trouvent difficile d'aborder le sujet de l'argent avec leurs amis.
- Au travail
Demander une augmentation à son patron ou oser fixer les prix justes quand on est freelance peut être un véritable défi.
Cela représente sans aucun doute le miroir de la valeur qu'on accorde à notre travail, et à notre légitimité. À questionner… Un manque de confiance en ses compétences de négociation peut conduire à éviter les discussions sur le salaire. L'enquête révèle que 63% des salariés français se sentent mal à l'aise pour négocier leur salaire !
Et vous, avez-vous des difficultés à parler d’argent dans certaines situations, ou avec certaines personnes ? Comment cela se manifeste-t-il ?
Briser le silence : comment surmonter notre peur de parler d'argent
L’outil préféré de Mon Petit Placement pour aborder sereinement le sujet de l'argent, c’est la méthode des "3 tiroirs".
Inspirée par la technique de budgétisation de l'enveloppe, voici une approche qui a été développée pour parler d'argent avec son entourage de manière plus sereine :
1. Le tiroir "Survie"
Ce sont les dépenses essentielles, non négociables. Loyer, nourriture, soins de base. Quand on parle de ce tiroir, on parle de besoins fondamentaux, pas de jugement.
Mon Petit Placement a également quelques articles très intéressants sur les divers moyens de s’assurer une sécurité financière, comme celui concernant la bonne préparation de sa retraite, par exemple.
2. Le tiroir "Confort"
C'est la zone grise, les dépenses qui améliorent notre qualité de vie sans être vitales. Sorties au restaurant, abonnements streaming, petits plaisirs. C'est souvent là que se nichent les désaccords, mais aussi les compromis possibles.
3. Le tiroir "Rêves"
Ce sont les projets à long terme, les aspirations. Voyage autour du monde, création d'entreprise, achat immobilier. Parler de ce tiroir permet de se projeter positivement, de donner du sens à nos choix financiers.
En abordant l'argent sous cet angle, on dépassionne le débat.
On ne parle plus de "dépenser trop" ou "pas assez", mais de priorités et de choix de vie.
Cette méthode a aidé Lucile à avoir une conversation apaisée avec sa grand-mère, et même avec ses amis qui ne comprenaient pas pourquoi elle refusait régulièrement les soirées au bar.
En montrant à sa grand-mère qu’elle prenait au sérieux le tiroir "Survie", elle a pu l'amener doucement à comprendre l'importance des deux autres.
Ses amis ont compris qu’il était important pour elle de remplir le tiroir “Rêves”, et que dépenser son argent dans les bars ne faisait pas partie de cette catégorie.
Alors on vous invite sincèrement à réfléchir sur votre propre histoire avec l'argent !
Quels sont les événements qui ont façonné votre rapport à ce sujet ? Quelles sont les conversations que vous redoutez ? Et si vous tentiez la méthode des "3 tiroirs" lors de votre prochaine discussion financière ?
Bonne réflexion et beau week-end,
La rédaction du Tabou des Sous
L'argent sans filtre : osez en parler, apprenez à prospérer
Le Tabou des Sous : une newsletter pour comprendre la psychologie financière et améliorer son rapport à l’argent.
super-embed-custom:
<script>
hbspt.forms.create({
portalId: "4075335",
formId: "ed906044-7bea-4e6f-8569-dfe5312477ba",
inlineMessage: 'Nous avons bien reçu votre demande. Notre équipe reviendra vers vous au plus vite !',
onFormSubmit: function($form){
var lm_email = $form.querySelector('input[name="email"]').value || '';
var lm_firstname = $form.querySelector('input[name="firstname"]').value || '';
window.addEventListener("message", function(event) {
if(event.data.type === 'hsFormCallback' && event.data.eventName === 'onFormSubmitted') {
setTimeout( function() {
window.location.href = "https://le-tabou-des-sous.com/confirmation-inscription?email=" + lm_email + "&firstname=" + lm_firstname;
}, 500 ); // Redirects to url with query string data from form fields after 1/2 second.
}
});
}
});
</script>