Jeudi 1er Mai 2025
Pourquoi j’achète des choses dont je n’ai pas besoin (et comment j’ai arrêté de culpabiliser)
C’était une fin de journée comme les autres.
Vous ouvrez vos e-mails, sans chercher quoi que ce soit, jusqu’à tomber sur une promotion au message accrocheur : « -30 % sur tout le site, aujourd’hui seulement ! »
Vous cliquez juste pour voir.
Dix minutes plus tard, une paire de baskets rejoint votre panier. Puis la confirmation de commande s’affiche et avec elle, un goût amer, celui de la culpabilité.
Une petite voix s’invite dans votre tête :
« Pourquoi j’ai encore craqué ? »
« Je n’arrive pas à me contrôler »
« Je suis nul avec l’argent. »
Ce n’est pas la première fois que ce malaise vous envahit.
Il revient par vagues, sans prévenir. Et parfois, il s’accompagne d’un autre sentiment, plus diffus : la honte (comme nous l’avons vu dans un précédent épisode).
La honte de ne pas réussir à gérer, de ne pas savoir dire non ou de perdre le fil, une fois de plus.
Alors, pour compenser, on rachète. Pas grand-chose, juste de quoi se sentir mieux. Un petit plaisir pour faire taire le malaise.
Mais il revient, encore et encore.
Parce qu’au fond, on ne sait pas pourquoi on craque. On pense que c’est de la faiblesse, ou un manque de volonté. Et plus on culpabilise, plus on achète, pour compenser la culpabilité d’avoir acheté.
Ce cercle vicieux n’est pas anodin : il pèse sur notre budget et ronge notre estime de soi.
Ce n’est pas moi, c’est la dopamine !
On pense souvent que l’achat compulsif est une question de volonté.
Or, il s’explique d’abord par un mécanisme bien plus profond : le circuit de la récompense.
Dès que l’on anticipe une dépense, notre cerveau libère de la dopamine. Cette molécule du plaisir déclenche une sensation d’excitation, même avant l’acte d’achat.
Et plus cette sensation est agréable, plus on cherche à la reproduire, c’est humain.
Ce phénomène a un nom : le shopper’s high (dit « l’euphorie de l’acheteur » voire même « la défonce de l’acheteur » c’est dire sa puissance). On parle ici d’un petit shoot de satisfaction : fugace, mais suffisamment agréable pour qu’on ait envie d’y retourner.
Et c’est là que le mécanisme intervient : on ne cherche plus vraiment l’objet, mais la sensation qu’il procure. Quand l’euphorie retombe, un vide s’installe.
Alors, on recommence.
Mais le cerveau n’est pas seul à l’œuvre. L’achat compulsif remplit également une fonction émotionnelle.
On achète parfois pour calmer une tension, combler un vide, fuir un inconfort. Pour se détendre après une journée difficile. Pour se sentir exister dans un moment de doute. Pour retrouver un peu de contrôle, là où tout semble flou.
Et dans un monde où les sollicitations sont permanentes (Noël, soldes, Black Friday, codes promos en cascade) il est presque impossible de ne pas craquer.
On le voit bien, l’achat compulsif n’est pas un caprice, ni une faiblesse personnelle. C’est une réponse à un système bien rodé et à des mécanismes internes puissants.
Et pour s’en libérer, il faut d’abord pouvoir le nommer.
Commencer par reconnaître que certains achats ne relèvent pas du besoin, mais d’un automatisme. Observer ces moments où l’on achète pour autre chose que l’objet lui-même : pour se consoler, se rassurer, ou juste éviter un inconfort.
C’est là que tout commence. Pas dans la culpabilité, mais dans la conscience.
La bonne nouvelle dans tout ça ? Nos envies, même les plus pressantes, ne durent pas.
Ce qui paraît essentiel sur l’instant peut perdre tout son pouvoir après quelques heures. Parfois, il suffit d’une pause, d’un peu de recul ou même d’une simple respiration pour reprendre la main.
Pour cela, il existe des stratégies concrètes pour ne plus subir ses pulsions d’achat et retrouver un rapport apaisé à la dépense.
J’utilise mon kit anti-craquage
Voici la première piste qu’on vous propose.
Rassurez-vous, elle ne nécessite ni tableau Excel, ni volonté surhumaine. Juste un moment d’attention, avant de sortir la carte bancaire.
Quand l’envie d’acheter surgit, le simple fait de se poser les bonnes questions peut créer une vraie pause. De quoi retrouver un peu de clarté, là où l’émotion déborde.
Avant de céder à l’achat compulsif, prenez un instant pour vous demander :
- Est-ce que c’est un vrai besoin ou juste une envie qui passe ?
- Qu’est-ce que j’attends de cet achat, là, tout de suite ?
- Si l’article n’était pas en promo, est-ce que j’y penserais quand même ?
- Ai-je déjà ce type de produit chez moi ?
- Ai-je vraiment besoin de me décider maintenant ou puis-je attendre 48 heures ?
- Puis-je d’abord louer l’article avant de l’acheter ?
- Est-ce que j’essaie de me réconforter en achetant ce produit ?
- Comment je me sens, à cet instant précis ?
- Est-ce que mon budget peut suivre, sans stress derrière ?
Ces questions ne sont pas là pour juger. Au contraire, elles vous aident à choisir, plutôt que de réagir.
Vous pouvez les garder avec vous, dans un coin de votre téléphone, ou les griffonner dans un carnet. C’est votre petit kit de survie à l’achat compulsif, à ouvrir en cas de besoin.
Croyez-nous, ce pense-bête peut sauver votre portefeuille !
Cette méthode a même été adoptée au cinéma, dans Une année difficile, le film d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Surendettés, les personnages joués par Jonathan Cohen et Pio Marmaï, finissent par se fixer une règle simple : toujours se poser trois questions avant un achat.
Je fixe mon plafond de dépenses pour garder le contrôle
On a souvent l’impression que pour reprendre le contrôle de ses dépenses, il faut se priver.
Et si, au lieu de tout interdire, on définissait simplement jusqu’où on peut aller ?
Dans l’article “Comment investir son argent avec un petit budget”, Mon Petit Placement rappelle une vérité essentielle : on peut apprendre à épargner sans renoncer à se faire plaisir !
C’est là qu’intervient la méthode d’Elizabeth Warren, ancienne professeure à Harvard et aujourd’hui sénatrice américaine, dans son livre All Your Worth: The Ultimate Lifetime Money Plan (que l’on peut traduire par "Tout votre argent : le plan financier ultime pour toute une vie").
Elle propose une répartition claire et accessible des revenus :
- 50 % pour les besoins vitaux (logement, alimentation, santé…)
- 30 % pour le plaisir (restos, sorties, shopping…)
- 20 % pour l’épargne ou le remboursement de dettes
Il vous est difficile de respecter ces pourcentages à la lettre ? Ce n’est pas grave.
L’essentiel est de conserver entre 15 % et 20 % pour épargner (soit la moyenne nationale selon l’INSEE), même un peu.
Commencer petit est déjà un grand pas.
Comme le dit l’article de Mon Petit Placement, « mieux vaut épargner 50 euros par mois dans un premier temps plutôt que 150 euros d’un coup et plus rien ensuite. »
La méthode d’Elizabeth Warren a un autre avantage : elle fait entrer l’achat plaisir dans votre budget, au lieu de le subir comme un écart.
L’idée n’est pas de suivre une formule au centime près, mais de fixer un cadre souple, pour profiter sans culpabiliser, ni déséquilibrer votre budget.
Et si épargner vous a longtemps semblé synonyme de privation, cette méthode permet justement de désamorcer les idées reçues. Et il y en a beaucoup en matière d’épargne !
Dans son article “Comment et pourquoi placer son argent”, Thomas Perret, fondateur de Mon Petit Placement, en identifie plusieurs : il faudrait être riche pour investir, disposer d’un gros capital de départ, ou passer ses soirées à surveiller les marchés financiers…
Autant de mythes qui, aujourd’hui, ne tiennent plus.
Son message est clair : même avec un petit budget, on peut apprendre à investir intelligemment, sans sacrifier le plaisir.
Et c’est exactement ce que l’on va vous aider à faire… en mettant quelques vidéos à votre disposition !
Voici, en cadeau, les 3 premiers modules de la formation LiveMentor en Finances Personnelles.
Parce que mieux comprendre son rapport à l’argent, poser des repères simples et apprendre à gérer son budget sans se juger est l’une des clés pour sortir durablement de la spirale de l’achat compulsif.
Cette formation a été conçue pour celles et ceux qui veulent reprendre la main, pas à pas, même sans grandes connaissances financières.
Voici ce que vous y découvrirez :
- Le lien entre émotions et argent, pour mieux comprendre ce qui vous pousse à dépenser.
- Les bases d’un budget personnel simple à suivre (et à ajuster selon votre réalité).
- Une première approche de l’épargne et de l’investissement, même avec un petit budget.
Accédez gratuitement à la formation en cliquant ici.
Ces ressources concrètes ont été pensées pour vous aider à prendre des décisions plus sereines, à votre rythme.
Et comme toujours, on serait ravi d’avoir vos retours !
Partagez nous ce que ces modules ont éveillé en vous. Une prise de conscience ? Un déclic ? Ou peut-être simplement une autre manière de regarder votre argent ?
À bientôt,
La rédaction du Tabou des Sous
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